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mardi 30 mars 2010

"T'en as d'autres des conneries de ce genre?" "Bile noire, c'est tout. Bile noire."


Il est étonnant de vouloir et de ne pas pouvoir ensuite. Qu’elle est frustrante et tellement protectrice cette douce oisiveté, même quand elle touche à la plus expulsive de mes fonctions, à ma vomissure d’écriture. De ne pas pouvoir, de ne même pas oser, mais pourtant à chaque ligne d’écrivain lue, à chaque écoute érudite, à chaque déclaration passionnée sur l’écriture, d’avoir cette volonté de replonger les pensées dans ces eaux stagnantes et syntaxiques. Chronophage à mes heures perdues, quand la mission quotidienne d’une émission simple et formelle sur mon espace public devient impossible. Je ne gère pas, et ma lenteur me perdra. Manque de réactivité, comme dirait ces chiures de parangon de la productivité, des « gros poissons dans une petite mare » comme dirait Tonton Orel. Bref, là n’est pas le sujet. J’en profitais juste au passage pour démonter une entreprise plus tourné vers le montage.

Je me pose des questions d’écrivain, je m’installe confortablement dans une confrérie, ou plutôt je me laisse tomber lourdement comme sur un pouf et décide de ne plus bouger bien installé dans un milieu qui ne me connaît pas. Par où t’es rentré on t’a pas vu sortir comme dirait le poison, où surement quelqu’un d’autre. J’écris, je suis un écrivain ! internet galvaude tout. Nous sommes écrivains… Tant de rêves d’adolescents accomplis grâce à internet. Devenir critique musical ou cinéma, s’ériger en petit maître culturel en écoutant du son au format MP3. En dehors des limites, cracher sur le commercial, la marge atteinte, « découverte » de la semaine, myspacefacebooktwitter, la corde raide, faire son top 10. Et attendre, genoux pliés, la bouche ouverte, pieusement, le foutre de la presse spécialisée (mon cul). Le recracher d’une impulsion sèche et vive. Quand les kids jouent les shérifs de la planète culture, pense avoir un colt mais n’ont qu’un joujou en plastique. Ou un PC avec une connexion, lieu de différence/conformité. Bref, là n’est pas le sujet. J’en profitais juste au passage pour faire mon aigri envers ces jeunes en quête d’absolu, donc totalement pardonnables.

Je divague trop, j’oublie mon sujet. Et puis je ne sais pas aller au fond d’un sujet, qu’on ne me demande surtout pas d’approfondir. Je préfère m’exiler vers d’autres landes foutraques. Voyez comme je ne vaux rien, et comme je juge. Je vomis, je vous le dit. J’exècre tout simplement, même si ce n’est pas mon point de départ. Je démolis, je tutoie, j’éternise, je diabolise, je singularise. Pourquoi ? Ma tradition toute judéo-chrétienne devrait m’en empêcher. Je suis un pêcheur, un salaud de pêcheur. Je suis irresponsable, je n’assume pas ces écrits, ça n’est pas moi, mais j’aime me relire avec attention et fierté. Je ne comprends pas cette haine contre l’humanité qui me revient. Peut-être devrais-je écouter des plus talentueux que moi, écriture donc subjectivité donc destruction, merci Mr Zanini. Je n’abhorre pas le genre humain, pourtant. Au contraire, des élans humanistes me gagnent parfois (sans tomber dans cette supercherie d’humanitaire, j’en profitais juste au passage…). Je m’interroge et je n’ai trouvé qu’une réponse, tenu en paroles d’évangile, en conclusion parfaite et leçon à méditer (mon cul bis).

J’écris, donc je suis vivant et je suis dans ce monde. Et tant pis si tant que j’écrirais, je ressentirais ce besoin de destruction tout entier. Si j’écris votre mort, réjouissez-vous, c’est que vous êtes encore vivant vous aussi.

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